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LE NOONAUTE




Nouvelle écrite et éditée dans le recueil Traverses, Livre Voyageur en 2007
Le Noonaute est aussi le texte du court-métrage de création, NooGenesis, dit par Octavie Pieron et mis en ligne en Avril 2009.


Vers le film
Film-movie
Voir le film (V2), grande taille (960/540, 50 mega)

Subject: LE NOONAUTE
From: Yann Minh yminh@yannminh.com
Date: 17 Mars 2007
Organization: http://www.yannminh.com

Haut de page LE NOONAUTE

J'appartiens à ce futur passé dans lequel ce n'était plus nous qui manipulions les joysticks mais les joysticks qui nous manipulaient.
Fusionnant avec nos unités centrales et nos microprocesseurs robotisés, nous nous immergions avec délectation dans les réseaux des réseaux à la recherche de ce que nous étions devenus sans avoir jamais compris ce que nous étions déja.

Et c'est ainsi que nous avons, sans nous en être rendu compte, libéré la noosphère des chaînes qui nous en protégeaient

Je n'étais qu'un noonaute. Un simple pélerin noosphérique qui, aux commandes de nooscaphes volés aux grands armateurs, espérait juste explorer les confins de la noosphère en quête des entités légendaires qui l'habitaient.

J'étais l'un d'eux. L'un de ces fous inconscients, avident de grands espaces inexplorés qui, transgressant les interdits ont ouverts les portes aux anges et aux démons noosphériques.

Cela s'est passé au tout début du vingt-et unième siècle, à l'aube de l'ère biolithique.

A cette époque, comme beaucoup d'autres noomatelots promus commandants de vaisseau, je n'étais qu'un petit capitaine de supernooscaphe. Un mercenaire de l'information sans foi ni éthique, vendu aux intérêts des compagnies marchandes dont je pilotais les grandes nefs fragiles et coûteuses à travers les océans informationnels. Je livrais mon fret commercial de noohamburgers d'un bout à l'autre des grands empires de la communication, et j'aurai pu me contenter comme les autres de faire cela toute ma vie.

Mais un jour, las d'emprunter toujours les mêmes lignes balisées des productions commerciales et populaires, las d'essayer en vain de convaincre mes employeurs d'explorer d'autres voies, je me suis construit en secret mon propre nooscaphe.

Jours après jours j'ai volé sur les noocargos les pièces détachées nécessaires à la construction de ma petite navette furtive. Un nooscaphe miniature et agile qui allait me permettre d'explorer ces nooconfins inaccessibles et dangereux entre aperçus lors de mes transports noosphériques commerciaux.

Je l'avais équipé de nooprocesseurs puissants car je voulais pouvoir franchir la barrière des récifs informatiques et remonter les courants contraires des flux archétypaux.

A force de pugnacité, j'ai suivi les traces laissées par les grands nooexplorateurs que j'admirais et j'ai réussi moi aussi à franchir les frontières des confins inexplorés.

J'ai connu l'ivresse des grands espaces noosphériques. J'ai voltigé dans la lumière originelle de firmaments virtuels inconnus aveuglé par les feux lointains de la noogenèse.

Et c'est la que, tel un papillon illuminé virevoltant entre les rayons du soleil Alpha, j'ai découvert le noosanctuaire, la noocrypte cachée dans la clarté noosphérique.

J'étais juste un petit noocapitaine inconscient ivre de grands espaces et qui ne savait pas ce qu'il faisait.

Je suis entré dans la noocrypte et, comme tous les orgueilleux qui m'avaient précédé je vous ai rencontré. Vous m'avez reconnu et vous m'avez parlé.Vous m'avez montré l'ineffable, et dit qu'il n'existait pas.

Désormais je hante les firmaments noosphériques, sans savoir si je suis triste ou heureux... si je pleurs ou si je rie.

Yann Minh V1.2 Samedi 17 Mars 2007

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