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INTERNET

Aux commandes de mon ordinateur connecté sur le net, je suis comme le pilote d’un vaisseau d’exploration, m’enfonçant dans la tourmente de la noosphère.
L’internet, cet outil de communication planétaire inventé par les scientifiques et les militaires, est aussi le plus prodigieux outil d’exploration mit au service des artistes: les voyageurs de l’imaginaire.
C’est un projecteur allumé dans les ténèbres qui habituellement recouvre les territoires embrumés de la création artistique et scientifique.

Chaque site-web est une balise, posée par un explorateur solitaire au coeur des territoires inexplorés de l’art.
Ces balises, rencontrées aux détours de la navigation, sont comme autant de messages ou de points de repère laissés par ceux qui nous précèdent ou qui nous suivent dans notre quête mystérieuse et dangereuse dans les abîmes de l'imaginaire. Des balises qui nous guident et nous confortent dans notre propre exploration.
Découvrir le site d’un auteur dont la création nous touche, ressemble aux rencontres hasardeuses et miraculeuses de marins naviguant sur les flots démontés d’océans inexplorés.

Les adresses indiquées par les artistes sur leurs pages de liens (links), sont comme des signes gravés dans les pierres d’un labyrinthe, guidant les voyageurs vers des voies prometteuses, pratiquées ou praticables, ou parfois sans issues...

C’est pour cela qu’il ne faut pas censurer l’internet, car il n’y a pas d’art sans transgression. Censurer l’internet reviendrait à poser un éteignoir sur ces petites balises en apparence dérisoires, dont les scintillements à l’horizon du cyberespace, nous aident à repousser plus loin les limites de l’exploration artistique.
En reliant des artistes dispersés à travers le monde, l'internet nous aide à mieux comprendre ce que nous sommes, et nous rapproche un peu plus de la compréhension des « Mystères » de l’art.

NOONAUTES

Pour définir mon rôle d’artiste, j’ai inventé un néologisme : Noonaute, qui implique une définition de l’art qui correspond à ma compréhension de ce que je considère comme le plus haut niveau de communication de l’humanité.
Noo = Esprit, Naute = Navigateur.
Je suis, comme tous les artistes, un explorateur de la spiritualité sous toutes ses formes... conscientes, inconscientes, imaginaires, métaphysiques, religieuses, sexuelles, scientifiques, paranoïaques, schizophrènes, lysergiques, philosophiques, mythologiques...

"Noo" : pour esprit et imaginaire:
Noo rappelle la noosphère de Teilhard de Chardin, et ce n’est pas un hasard... l’internet, est la métaphore active, comme dirait Mac Luhan, de cette cybersphère informationnelle qui relie l’humanité à travers ses oeuvres spirituelles...
Lors d’un débat sur le sujet, sur le News Group de Science Fiction fr.rec.arts.sf, la justesse de Noo a été remise en question, pour éventuellement lui préférer le préfixe Eidos, qui donne idole et idée... et serait plus adéquat pour définir l’imaginaire. Noo définirait plus l’esprit et l’intellect, alors qu’Eidos définirait plutôt une pensée pervertie n’ayant pas de référent à la réalité... l’imagination...

Peut-être...

Mais Noo c’est : « Nous »
L’art, contrairement à ce que pourrait faire croire une profusion de lois et de débats sur les copyrights, est avant tout une oeuvre collective:
D’une part, par la pratique. Car chaque artiste, bien qu’explorant des zones inconnues, a toujours marché sur les traces de ses prédécesseurs. L’art, comme la science sont de nature collective...

D'autre part, par son contenu. Car les noonautes : "voyageurs de l’esprit", sont les voyageurs du "Nous" : l’humanité. Car l’artiste, bien qu’il explore parfois des zones mystérieuses et métaphysiques qui ne nous appartiennent pas, explore surtout un champ de conscience et d’inconscience que nous partageons tous, commun à la fois aux civilisations et à chacun des individus qui les composent...

"Nautes" : pour "navigateurs" :
La métaphore du navigateur est pour moi celle qui définit le mieux la passion artistique. Chaque artiste est un navigateur qui, au début de sa vie d’auteur, s’engage en général sur les voies commerciales bien balisées de la création. Mais tout artiste, à un moment ou un autre de sa quête, s’aventurera inévitablement dans des zones inexplorées, parfois dangereuses de l’imaginaire.

S’il survit à son exploration, son oeuvre sera une balise, révélant une parcelle mystérieuse de ce qu'est l’humanité.

Explorer l’imaginaire n’est pas sans danger, et nombreux sont ceux qui ne sont pas revenus indemnes de leurs explorations... Mais c’est le propre de l’humanité de chercher à repousser les limites. Repousser les limites des territoires informationnels est moins criminel que chercher à repousser les limites des nations, ou des empires. Comme dirait le fondateur de la cybernétique Norbert Wiener : "C’est sa capacité à traiter de l’information complexe qui assure la suprématie d’une espèce sur l’autre". Quoi d'autre que l’art et la science en matière de complexité du "traitement de l'information", sinon le divin ?

NOOSPHERE

Extrait d'un article de Philippe Quéau Directeur de la Division de l'Information et de l'Informatique de l'UNESCO
IDENTITE CULTURELLE ET ETHIQUE DE L'UNIVERSEL

Le problème le plus intéressant posé par la révolution culturelle du numérique et du virtuel est sans doute celui de la possibilité d' émergence d'une "intelligence collective", dont chacun voit bien qu'elle serait utile pour résoudre des problèmes de plus en plus complexes et de plus en plus globaux. Mais est-ce que cette "intelligence collective" sera assimilable à la "noosphère" de Teilhard de Chardin, une "nappe" d'intelligences personnelles, libres, communiquant et communiant dans la
recherche de cette "montée de l'Autre" qu'il assimilait à la montée de la Conscience? Ou bien est-ce que cette intelligence collective sera ce "gros animal" dont Simone Weil observait la croissance répugnante en 1934? Une sorte de perversion de la démocratie par la transcendance du "nombreux"? Le Cyberespace pourrait-il devenir une sorte de Nüremberg numérique, dominé par la violence du marché?


http://www.regards.cnrs.fr/africanti/text01.html

NOOGÉNÉSE

extrait d'une page de Maria Luiza Glycerio sur le site consacré à Teilhard de Chardin...

Seulement après l'apparition de l'Homme sur la Terre, la Noogénèse a commencé à exister. Le mot Noogénèse vient du mot grec noos=psyché, et Teilhard l'a employé pour décrire la naissance de la psyché humaine, lorsque l'Homme a pris le Pas de la Réflexion, en devenant conscient de soi-même et commençant à penser d'une manière réflexive.

La Noosphère, c'est l'étape de croissance de la Noogénèse, laquelle a accompagné la croissance de l'Homme dans la Nature, et lorsque les hommes ont atteint l'étape de la Socialisation, elle s'est nourrie de la pensée humaine, sous les mêmes lois de l'Évolution.


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