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DESCARTES

1630
Raisonnement cartésien : l'homme est une machine!

Analogie, différence, le rapport homme/machine est essentiellement dialectique, machine humaine ou humanisée, homme mécanique ou mécanisé, la question n’est pas nouvelle !

Pour Descartes, homme des mathématiques et porteur d’une vision mécaniste, l’homme est une machineÉ
L’homme est tel “une montre ou autre automate” c’est-à-dire une machine qui se meut par soi-même. Pour René Descartes (1596-1650) la vie est claire et explicable comme un mécanisme d’horlogerie plus ou moins bien réglé et la mort n’est qu’une ultime panne.
Le corps est une machine hydraulique parcourue de tuyaux, où circulent des fluides, le sang circulant dans les artères et les veines. Tout s’explique dans le corps, par des actions mécaniques de traction, de pression, de gonflement.
Les êtres vivants, tels les automates qui l’ont toujours fasciné et qu’il a pu voir dans les grottes et les fontaines qui sont aux jardins de nos rois (Traité de l’homme, 1633), sont constitués de ressorts et de pièces. Pour Descartes, la seule différence réside dans la taille de ces ressorts, qui sont plus petits et plus subtils, car les machines vivantes, construites par Dieu sont plus complexes. C’est en agrandissant par l’esprit ces pièces qu’on les découvrira et comprendra leur fonctionnement.
Quant à l’âme, elle est ce petit rien qui fait la différence entre la machine animale et la machine humaine.


Descartes : automaticien de légende.

Dès sa jeunesse René Descartes est fasciné par les automates, selon certains de ses contemporains il aurait dessiné les plans de plusieurs machines merveilleuses (statues funambules, colombe artificielle et machines optiques décrites dans ses Cogitationes privatae) et projeté la construction d’une perdrix artificielle qu’un épagneul faisait lever.

Une très jolie légende est associée à Descartes père de cette pensée cartésienne si décriée de nos jours.
Passionné d’automates, il aurait eu une servante mécanique nommée Francine qui aurait été jetée à la mer lors de son voyage en hollande par un marin croyant avoir affaire à une oeuvre démoniaque.

Une histoire merveilleuse qui n’est pas sans rappeler celle de Coppélia.
Ce mythe a sans doute été inspiré par le fait que Descartes a perdu en 1640, une enfant de cinq ans prénommée elle aussi Francine et fille de sa servante et amie Hélène.

Il se peut aussi que ce mythe soit apparut par association d’idée avec le nom d’un ingénieur italien Thomas de Francine (ou Francini), créateur en particulier, des automates hydrauliques installés dans les grottes du château de Saint-Germain-en Laye et auxquels Descartes fait allusion dans son Traité de l’homme.

Villiers de l’Isle-Adam devait certainement connaître cette légende car il fait périr son Éve future, Hadaly, en la faisant sombrer dans l’Atlantique.


© Yann Nguyen Minh, Raymond Audemard, CNAM, 1997

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